27/09/2016
Quand la justice s'acharne ...
Amiens sous le soleil.
Blotti à l'ombre protectrice de la cathédrale, le Palais de Justice se réveille. Dans son ventre, des combattants de la solidarité, penauds et surtout surpris de se retrouver jugés pour un combat qu'on pourrait penser universel.
Sous le kiosque qui lui fait face, une animation colorée de dizaines de militantes et militants bien déterminés à soutenir Arnaud et 4 étudiants convoqués ce matin devant le tribunal pour avoir manifesté contre la loi travail.
Qu'ont-ils fait de si répréhensible ces militants de la justice sociale ?
Ils ont mêlé leur colère à celle du million de citoyens qui combattent cette loi de recul social.
Un palais de justice gardé par une dizaine de policiers en arme, qui empêchent l'accès à la salle d'audience prétextant une affluence trop importante; "On nous a autorisé l'accès à une vingtaine de personnes, qui sont déjà entrées...". Pourtant, sauf quelques rares cas de huis-clos, la justice républicaine est publique. Une nouvelle dérive de nos institution suite à la banalisation de l'Etat d'Urgence.
Vers 16h, le verdict tombe pour notre camarade; relaxe concernant les faits l'opposant à la SNCF (une occupation des voies jamais prouvée), 6 mois de prison avec sursis et 67 000€ d'amende solidaire avec les 4 étudiants. Arnaud est le seul salarié :(
On s'tonne de cette sévérité à l'égard de nos camarades si on se rappelle le saccage par la FNSEA du bureau de Dominique Voynet, alors ministre de l'environnement, resté impuni. La destruction volontaire par les routiers des portiques EcoTaxe... restée impunie. Les tonnes de lisier déversées devant les préfectures par la FNSEA.... resté impuni. Le blocage des villes par les patrons taxi.... Resté impuni. L'ouverture d'un bar clairement xénophobe au centre de Lille.... Accptée.
Par contre, on traduit devant les tribunaux ceux qui protègent les plus démunis, comme Jean-Luc Munro et son vélo, du collectif Roms de Lille ou comme Arnaud de SUD-Rail qui voulait protéger les salariés contre les mauvais coups fomentés par ce gouvernement complice du patronat.
Ecoeuré :(
21:10 | Lien permanent | Commentaires (0)
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