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27/06/2016

Politique Vs Polémique

Dans l'édition tourquennoise du journal Nord-Éclair du 27 juin, une journaliste rapportant les propos du maire au sujet de la gare de Tourcoing écrit qu'il "politise" le débat. Eh non, Madame, dans ce cas là, le maire de Tourcoing, Vice-Président à la Métropole Européenne de Lille, Vice-Président au Conseil Régional, Président de "Les Républicains" 59, ancien député, ancien porte parole de M. Sarkozy et ancien "dauphin" de M. Vanneste ne politise pas le débat, il polémique. C'est à dire qu'il se situe au niveau 0 de la politique.

Faire de la politique, c'est proposer des projets à ses concitoyenNEs, polémiquer (du grec polêmikôs, disposé à la guerre), c'est instaurer un débat belliqueux, agressif, et par expérience, stérile.

Voilà, en partie, à mon avis, une des raisons du désintérêt croissant des citoyenNEs avec ce qu'ilsELLES considèrent comme de la politique. LeA journaliste ne devrait pas entretenir la confusion.

La politique (du grec politikôs de polis la ville, la cité) est la science de l'organisation de la cité. Ainsi, faire de la politique revient à penser l'organisation du vivre-ensemble ou comment faire société. Il faut bien comprendre, notre planète étant finie (dans le sens de bornée, limitée), que nous sommes "obligéEs" de nous organiser pour vivre ensemble; il est donc nécessaire d'adopter certaines règles de vie commune du style "Ma liberté finit là où commence celle de mon voisin". La politique est le moyen de fixer ces règles. Mais voilà, dans une société, chaque individu peut avoir un avis différent, un projet différent. Il faut donc se mettre d'accord sur les modalités qui permettront à un avis ou un projet de prévaloir sur un autre. Dans une dictature, c'est l'avis du chef qui prévaut. Dans une démocratie (du grec démokratia de demos le peuple et kratôs le pouvoir), le débat citoyen permanent devrait en être la méthode; les différents avis ou projets sont départagés au moyen d'élections précédées d'une "campagne électorale" qui devrait être un large débat citoyen. Ces élections sont remportées par celle ou celui qui remporte soit la majorité, soit le plus grand nombre de suffrages.

La polémique s'installe là où il n'y a plus de débat. Elle ne propose pas de contre-projet. La polémique enclenche une guerre de "petites phrases" sur le plan de la calomnie ou de la diffamation et non sur celui des idées.

La polémique n'est pas seulement le degré "0" de la politique, c'est surtout le terreau du repli sur soi, de l'individualisme par rapport au collectif, de l'antiparlementarisme par rapport à la démocratie, de l'adhésion au populisme par rapport l'émancipation du peuple, de l'inféodation au pouvoir de l'argent par rapport à celui des idées.

Nord Éclair - Clic-Clac Gare.pdf